L'avion de La Bouteille était le Halifax VLK913 N-Nuts du 428 squadron, piloté par le W/C D.W.M. Smith. Celui-ci était, accompagné par F/Lt E.B. Mason, navigateur, P/O R.O. Malins, radio, P/O C, Hayworth, mécanicien, F/O H. Dereniuk, bombardier, P/O J.N. Nelmes, mitrailleur supérieur, P/O E.N. Bell, second pilote; F/Lt J.M. Forman, mitrailleur arrière.

 

Nom de code de l'opération : Z657. Le décollage avait eu lieu d'Angleterre le 15 septembre, à 21 heures. Après largage des bombes, l'avion avait été sérieusement endommagé par les bombes d'un avion (un Stirting volant au-dessus de lui). 

 

L'opération Z657, au-dessus de Montluçon, a duré de 23 h 25 à 23 h 52. Le pilote a réussi à poser appareil sur la forêt composée à cet endroit de perchis (arbres relativement jeunes et souples).

 

Les huit membres de l'équipage avaient survécu: deux hommes avaient sauté en parachute avant le crash. Les autres se sont séparés en binômes après s'être éloignés avec célérité de l'appareil en flammes. Dès lors, commence pour ces miraculés une incroyable odyssée narrée dans le livre de Claude Grimaud ou racontée par René Chambareau.

 

Mason : parachuté; se retrouve dans un champ de pommes de terre, rejoint la Résistance, dans le maquis de Giat (Puy-de Dôme).

 

Nelmes : fait équipe avec Hayworth. Les deux hommes rejoignent le maquis de Giat. Hayworth tombe gravement malade. Nelmes participe avec le maquis aux combats du Mont-Mouchet. Son retour en Grande-Bretagne n'aura lieu que le 22 septembre 1944, à partir de Toulouse, par la voie des airs.

 

Forman : gravement blessé à la colonne vertébrale à la suite du crash. Il est recueilli par des habitants de la région d'Ainay-le-Château (Allier), notamment. Est conduit avec Hayworth, en Charente, où un avion anglais les rapatrie le 16 novembre 1943. Hayworth meurt à son arrivée d'une congestion pulmonaire.

 

Dereniuk fait équipe avec Smith. Ils se rendent à Saint-Amand-Montrond, puis Laugère (près de Charenton-du-Cher), où trois jeunes s'occupent d'eux et leur trouvent des vêtements civils. Ils rejoignent Perpignan, via Saint-Amand, Montluçon, Toulouse. Ils sont arrêtés par la Gestapo, emmenés en captivité en Allemagne, ou ils seront libérés en mai 1945.

 

Malins a sauté en parachute et a rejoint Perpignan. A été dénoncé à la Gestapo après avoir loué une chambre. Termine la guerre dans un stalag en Allemagne, tout comme Bell, arrêté à Bourges en décembre 1943, après avoir été dénoncé lui aussi.

 

Ces deux trahisons ne doivent pas faire oublier les remarquables réseaux d'évasion mis en place par la Résistance française et qui ont rendu d'immenses services. La population locale contribua efficacement à l'évacuation des aviateurs. Intervinrent entre autres, un charretier, des cultivateurs, des ouvriers d'une usine de meubles, qui procurèrent caches, vêtements et nourriture.

 

Source : clajouin.club.fr